Horlogerie

De talentueux passionnés de montres

Ils sont chacun reconnu pour être des maîtres dans leur discipline, ce qui les rapproche c'est leur talent et la passion pour l'horlogerie.
Julien Dugourd, chef pâtissier et amateur de la marque Bell&Ross

La crème des passionnés

Grand chef pâtissier parmi les plus doués de sa génération, sollicité par les plus grandes marques de luxe, Julien Dugourd est aussi amateur de belles montres.

À 39 ans, Julien Dugourd a déja un long parcours dans la pâtisserie. Après être passé par plusieurs tables étoilées, il est installé depuis 10 ans à La Chèvre d’Or à Èze. Il ouvrira prochainement sa propre maison à Nice. Nous avions eu le plaisir de le rencontrer lors de la présentation de son dessert Vanilla Diorama pour la Maison Dior. La montre que portait le chef à son poignet avait alors piqué notre curiosité et celui-ci nous avait confié son goût pour les belles montres.

PREMIUM : Quelle a été ta première rencontre avec l’horlogerie ?
Julien Dugourd : J’ai découvert la marque Bell & Ross quand j’ai rencontré Christophe Michalak, mon chef pâtissier à l’époque où j’étais au Plaza Athénée. Le voir pour la première fois dans le labo, avec sa belle blouse blanche et cette grosse montre carrée au poignet, une BR 01 Steel, je me suis dit « P…, il a la classe ! ». Cette montre m’a sauté aux yeux : je suis tombé amoureux de cette marque, j’ai alors pensé que le jour où j’en aurais les moyens, je m’achèterais une montre Bell & Ross. C’est donc la première montre que je me suis offerte, la BR 01 Steel, et depuis je n’ai jamais quitté cette marque. Comme avec la Maison Dior, je me suis lié d’amour pour la marque Bell & Ross, parce que c’est une petite maison française.

PREMIUM : Ce n’était pas la première fois que tu voyais une montre de luxe…
J. D. : Non, bien évidemment je connaissais d’autres marques comme Rolex ou Hublot. J’ai appris plus tard ce que représentait une montre Richard Mille, des montres inaccessibles à des tarifs dépassant les 6 chiffres. Mais je ne vais pas regarder quelque chose que je ne pourrais jamais m’acheter.

PREMIUM : Est-ce qu’on peut dire que la BR 01 est celle qui a éveillé ton goût pour les belles montres ?
J. D. : C’est exactement ça, cette montre est pour moi mythique, elle se voit de loin, c’est un diamètre de 46 mm. Je ne sais comment l’expliquer, mais elle a déclenché ma passion et mon amour pour les montres, ça a été un choc !

PREMIUM : Avais-tu déjà une montre à cette époque ?
J. D. : Oui bien sûr, j’avais une Hamilton que ma femme m’avait offerte, mais la BR 01 a été un coup de foudre. Quand je tombe amoureux de quelque chose, je veux savoir pourquoi. Tout cela m’a intrigué et intéressé, je voulais savoir comment ces montres étaient fabriquées. Et ce qui est drôle, c’est que j’ai été approché par d’autres marques plus chères, mais ça ne m’intéresse pas. J’ai eu un coup de cœur pour cette maison.

PREMIUM : Si je te demande quelle est la montre qui te fait rêver, ce sera aussi une Bell & Ross ?
J. D. : Oui, je n’irais pas voir ailleurs, ce qui a fait sourire certains responsables de Bell & Ross qui ne portent pas que des montres de la maison à leur poignet. La montre de mes rêves, je l’ai déjà, c’est la BR-X1 Wood. J’ai attendu très longtemps pour l’avoir, c’est un modèle limité à 50 exemplaires avec le cadran en ébène, c’est mon plus beau bijou, mon bébé…

Jacques Bothelin, pilote d'acrobatie et un amateur de la marque Breitling

Les montres de la jet set

Si il y a bien un univers dans lequel l’horlogerie s’est taillée une place de choix, c’est l’aviation. Nous avons demandé à celui qui totalise un nombre record d’acrobaties aériennes de nous parler de l’importance qu’elle occupe dans sa carrière.

Jacques Bothelin, surnommé Speedy, n’est pas ce qu’on pourrait appeler un novice dans l’aviation. Spécialisé en spectacles d’acrobaties aériennes et à la tête de sa société Apache Aviation, il peut revendiquer les chiffres complètement fous de quelque 12 000 heures de vol en acrobaties sur plus de 145 types d’appareils, pour plus de 3 000 démonstrations réalisées dans 40 pays. Une performance qu’il a accomplie avec sa patrouille acrobatique sous les noms de ses sponsors : Martini, Europe 1, Ecco, Adecco, Khalifa, et plus récemment Breitling.

PREMIUM : Quelle a été votre première rencontre avec l’horlogerie ?
Jacques Bothelin : Enfant, j’ai vu une montre de service au poignet d’un pilote de chasse de l’Armée de l’air. Quand j’ai débuté mes premières leçons de pilotage, j’avais un choix à faire entre acheter une montre ou payer mes heures de vol; c’est bien évidemment la deuxième option que j’ai choisie, mais je rêvais déjà de porter une Navitimer, à cette époque, sorte de badge de reconnaissance des membres de la communauté aéronautique.
Ayant été ambassadeur de Breitling pendant 17 années, j’ai développé une attention particulière pour le monde de l’horlogerie au-delà de la marque que je représentais. Ce qui m’a toujours étonné, c’est l’attirance pour certains styles de montres quelle que soit la marque et, à l’opposé l’indifférence vis-à-vis de pièces de valeur, mais qui ne me parlent pas…

PREMIUM : Possédez-vous quelques belles pièces ?
J. B. : J’ai la chance d’avoir été doté par Breitling de différents modèles, et notamment de séries limitées à l’effigie de notre patrouille (le numéro 1 d’une série de Chronospace ou le Chronomat Asian Tour, puis American Tour). Thedy Schneider, alors dirigeant de Breitling, a offert à chacun des pilotes de notre patrouille un Navitimer or rose que je conserve jalousement. Au quotidien, je porte une Emergency… au cas où !

PREMIUM : Considérez-vous les montres mécaniques comme des bijoux ou des outils ?
J. B. : Les deux ! Beaucoup de choses en aviation et dans le domaine des démonstrations aériennes en particulier sont basées sur la précision du temps. Quand on volait au Salon du Bourget, si on dépassait notre créneau de vol de 30 secondes, on ne volait pas le lendemain, et si c’était 1 minute, on était dérouté. La lisibilité et la fiabilité des chronomètres est ainsi très simplement illustrée. Par ailleurs, porter un style de montre est un langage social autant que le reflet d’une personnalité ou d’un statut social, et c’est en cela que la montre est un bijou pour ceux qui pratiquent le luxe affiché. Il y a aussi ceux qui préfèrent un luxe plus discret et aussi, bien sûr, ceux qui n’y voient qu’un objet utilitaire ou un symbole de modernité (comme avec les montres connectées).

PREMIUM : Quelles sont les fonctions sur une montre qui vous sont indispensables ?
J. B. : Les qualités techniques d’une montre pour moi sont la lisibilité, la fiabilité, la précision et la robustesse. Quand vous êtes à 700 km/h à quelques mètres du sol, jeter un coup d’œil à sa montre doit permettre d’avoir une lecture immédiate du temps. Je ne me vois pas faire confiance à une montre squelette illisible dans ces instants-là. Bien évidemment, la précision est un must, mais la fiabilité signifie être sûr que votre garde-temps ne va pas s’arrêter pour X raisons. La robustesse est nécessaire, car portant ma montre à mon poignet gauche avec ma main sur la manette de gaz (notre accélérateur), elle est très proche des montants du cockpit, et dans des mouvements brusques (choses courantes dans notre métier) elle subit pas mal de chocs, ce qui signifie qu’un verre réfractaire aux rayures s’impose, et la dureté de l’acier évite de trop souvent avoir recours au polissage.

PREMIUM : Quelles sont la ou les montres qui vous font rêver ?
J. B. : Comme je le disais plus haut, avoir été ambassadeur de Breitling a développé ma culture et mon appétence horlogère. Mais pour moi, avoir travaillé pour cette marque était très naturel car j’étais un fan, bien avant qu’elle ne soutienne mes aventures. Ma première Breitling, c’est moi qui me la suis offerte à la fin des années 70 quand l’horlogerie suisse était au plus bas. C’était une Navitimer étanche mécanique (non automatique) surnommée “Pizza” par les collectionneurs, et je l’ai toujours ! J’aime toujours les montres Breitling, même si je n’ai plus de lien objectif avec la marque, mais Bréguet ou IWC font de très beaux produits qui évoquent bien ce monde et cette passion qui ne me quitte pas : l’aviation, même après 40 ans de meetings aériens et 3 000 démonstrations dans 40 pays !

Sacha Lakic, designer renommé, aime les montres Junghans

Les rouages de la création

L’un des moteurs de la créativité du designer Sacha Lakic est sa passion pour les belles mécaniques. Passer de ses Café Racer à l’horlogerie n’était qu’une question de temps.

Sacha Lakic est l’un des rares designers capables de passer avec autant d’aisance d’un univers à l’autre. Du mobilier aux deux roues, de l’architecture à l’automobile. Il débute sa carrière de designer chez Peugeot puis enchaîne les créations avec de grandes marques telles que Venturi Automobiles et Roche Bobois avec qui il a signé de grands succès comme le fameux canapé Bubble. L’horlogerie est également un univers qui le séduit, car il y voit l’occasion de faire de belles collaborations.

PREMIUM : Es-tu amateur de belles montres ?
Sacha Lakic : En toute évidence, quand on aime les belles voitures, on aime les montres. Une mécanique de voiture, c’est aussi noble et complexe qu’un mouvement horloger. J’adore ce côté artisanal et la symbolique qui en découle. J’aime bien l’expression “garde-temps”, c’est une belle image.

PREMIUM : Possèdes-tu quelques pièces ?
J. D. : J’ai une Panerai Luminor que j’aime beaucoup, et deux rééditions de montres Junghans dessinées par l’architecte Max Bill dans les années 70. Je les trouve très belles avec leur verre bombé et la finesse et l’élégance des index.
Actuellement, j’essaie désespérément de trouver une Bell & Ross B-Rocket; j’adore la forme de leurs boîtiers. Pour la même raison, j’aime les Panerai. J’aime l’idée de posséder un bel objet !

PREMIUM : Quelles sont pour toi les plus belles réussites en matière de design horloger ?
J. D. : La Bell & Ross BR 03 est superbe, que ce soit en noir ou en acier, elle est parfaitement proportionnée, très masculine et très mécanique. C’est pour moi une réussite car elle est intemporelle. J’aime également les montres classiques comme la Portuguese d’IWC. Il y a un monde entre ces marques, mais c’est comme dans mon garage, il y a une Ducati, une Harley, et à côté un scooter TMAX pour tous les jours.

PREMIUM : As-tu un projet de collaboration avec une marque ?
Quand j’ai donné naissance à ma marque Blacktrack Motors, lorsque j’imaginais une collaboration, c’était avec Bell & Ross.

PREMIUM : Quelle est la montre qui te fait rêver ?
Si je devais un jour acheter une montre prestigieuse, ce serait une classique, comme une Patek Philippe. Ou une Rolex, mais ce serait pour la customiser, au risque de les faire hurler ! Sur le même principe, je rêverais de customiser une Reverso.

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