
PREMIUM : Vous avez un parcours atypique, vous vous étiez destinée à la médecine et on vous retrouve star à Bollywood,. Qu’est-ce qui s’est passé dans votre vie ?
Niharica Raizada : Quand vous êtes avide d’une vie tournée vers l’humanitaire ainsi que de célébrité c’est ce qui vous arrive, une vie atypique. Au départ, j’étais juste destinée à être une étudiante de plus en médecine qui a obtenu son diplôme et fini dans un hôpital comme le CHL ou l’hôpital Robert Schuman pour vivre la belle vie au Luxembourg, mais au lieu de cela, j’ai fini par me specialiser en recherche, concentrée sur la cardiologie, poursuivant ma passion pour le cinéma et la danse même lorsque j’étudiais au point d’assister des réalisateurs venant de Bollywood à tourner leurs films à Londres (où j’étudiais à Imperial College). De là a commencé une toute nouvelle fascination pour le cinéma. Je peux dire que le Luxembourg m’a donné mes bases de médecine, Londres m’a donné ma première dose de cinéma et l’Inde a combiné les deux pour moi. Entre les trois, j’ai voyagé aux États-Unis, en Suisse et dans de nombreux autres pays et je suis devenue une véritable citoyenne du monde en préservant ma passion pour mes deux amours, la cardiologie et le cinéma. Mais tout n’a pas été facile, et m’établir dans le monde de Bollywood a été une sacrée aventure. Les deux derniers films (j’en ai fait 16 au total) que j’ai tournés sont de véritables superproductions bollywoodiennes “Total Dhamaal” et le prochain qui sort cette année “Sooryavanshi” ont définitivement rendu mon parcours en Inde satisfaisant et amusant. Cette année j’ai été invitée à assister au festival du film de Luxembourg en mars 2020, et depuis je suis restée au Luxembourg, ma vie a changé à cause du COVID-19. Grâce au virus, je suis retournée à la belle vie Luxembourgeoise, et maintenant je fais du cinéma Européen.
PREMIUM : Vous êtes née au Luxembourg mais vous avez été Miss India et maintenant actrice en Inde. Est-ce que vous résidez encore au Luxembourg ?
N. R. : Les gens ont tout le temps des règles bizarres écrites pour eux. Je suis luxembourgeoise, oui, je me souviens que lorsque j’ai été couronnée Miss Inde au Royaume-Uni, puis première dauphine mondiale Miss Inde Worldwide, il y avait un grand débat sur mes origines. Mais tout le monde m’a toujours incluse, si j’étais en Inde j’étais indienne, si j’étais au Luxembourg, j’étais luxembourgeoise, et c’est comme ça que ça a toujours marché. Je m’attache beaucoup à mes deux origines, je pense très vivement que le Luxembourg m’a donné mes compétences linguistiques. Je parle six langues couramment, l’allemand, le français, l’espagnol, le luxembourgeois, l’anglais, et l’hindi. L’Inde a complètement changé mes perspectives. Je me suis rendu compte que dans les grands pays il y a beaucoup plus de concurrence et cela vous oblige à cultiver une qualité : la patience. Avant d’aller en Inde je bourdonnais constamment d’énergie, de la dynamite pure, l’Inde m’a calmée, comme je le dis sur mon Instagram : official_niharica_raizada, Luxembourg m’a appris la diversité et l’Inde m’a appris la patience.
PREMIUM : Je vois que vous êtes également danseuse de Bharatnatyam et musicienne. Avez-vous choisi le cinéma Indien pour ces raisons ?
N. R. : Waouh! c’est absolument vrai! Je vous remercie de le faire remarquer. Ce n’est pas comme si je ne pensais pas au théâtre, au cinéma en Europe ou aux États-Unis, mais au niveau auquel la danse et la musique font partie intégrante des films indiens même aujourd’hui, c’est le premier aspect qui m’a poussée à rejoindre l’industrie cinématographique là-bas. Mais maintenant, si je suis très honnête, les rôles se sont inversés, l’Occident retourne à “La La Land” et l’Est fait un thriller percutant comme “Andhadhun”, mais quand j’y suis allée, la principale raison pour choisir Bollywood c’est parce que je voulais danser et chanter dans mes propres films.
PREMIUM : Avez-vous déjà été approchée pour tourner dans une production européenne ?
N. R. : Je viens de finir le tournage d’un beau film allemand “Himbeeren mit Senf” avec Leni Deschner, Luc Schiltz, Konstantin Rommelfangen et beaucoup d’autres comédiens du Luxembourg, d’Allemagne etc. Le film est réalisé par Ruth Olshen et produit par Amour Fou, Luxembourg Film Fund etc. C’est la productrice d’Amour Fou, Bady Minck, qui m’a contactée pour le film, et je la respecte vraiment, c’est une très bonne personne, et je suis très heureuse de faire partie de ce projet qui sortira en automne 2021. Ensuite je jouerai un rôle très intéressant dans “Coyotes” une websérie produite par Films Fauves, réalisée par Jacques Molitor et Gary Seghers, je suis très contente, en si peu de temps j’ai du travail, je tiens à remercier Nilton Martin de CastingLux et Actors.lu pour leur soutien. Je pense que le Luxembourg se révèle chanceux pour moi. Mon rêve en fait, est de pouvoir tourner un film dans chacune des langues que je maîtrise : espagnol, allemand, français et luxembourgeois. Je pense que ce sera incroyable. Je me concentre uniquement sur cela, et sinon je consulte en médecine de temps en temps. J’ai fait partie du service humanitaire dédié au Large Scale Testing du COVID-19 avec le Gouvernement de la Santé au Luxembourg, qui avec Robert Schuman Hôpitaux, LIH, Laboratoires Réunis et Ecolog ont établi une stratégie ambitieuse mais efficace pour lutter contre l’épidémie. Je pense que nous tous, les passionnés, devons être impliqués dans une cause qui nous tient à cœur, certains se consacrent à l’environnement, d’autres se concentrent sur le recyclage, dans mon cas, c’est la médecine et la cardiologie. J’aimerais beaucoup m’impliquer dans des projets qui me permettent d’aider à prévenir la maladie et en quelque sorte faire ma part de service pour la santé publique. En attendant je danse, je m’entraîne pour être prête pour le meilleur rôle de ma vie, qui sait peut-être que je l’obtiendrai au luxembourg. Une luxembourgeoise-indienne portée sur le marché cinématographique européen et Est-européen, je suis folle je sais, j’espère donc que vous verrez cette folie bientôt à l’écran.
PREMIUM : Quelle est votre actualité ?
N. R. : En mars de cette année 2020 je suis venue au Luxembourg parce que Guy Daleiden du Lux Film Fund m’a invitée à explorer le marché du cinéma européen, depuis je suis au Luxembourg pour tourner, me former à la danse, je danse environ trois heures par jour, j’ai jugé une belle compétition de courts métrages intitulée “Lost Weekend” mis en place par Govinda Van Maele, un réalisateur très talentueux au Luxembourg et maintenant le festival du CinEast a commencé, et je vais voir tous les films de la compétition.
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