Perspectives pour 2021 ;
où va le marché immobilier au Luxembourg ?
Par Lucien Douwes, Group Managing Director Immopartner
L’année 2020 touche à sa fin et elle n’a pas été facile pour beaucoup d’entre nous ! Particuliers, indépendants, investisseurs, nous pouvons dire que nous garderons un goût amer de cette année caractérisée par la pandémie du Covid-19. Il est très difficile de prévoir le marché de l’immobilier, et aujourd’hui d’autant plus. Plus que jamais, nous vivons dans un monde où tout peut changer du jour au lendemain. Selon moi, cette pandémie a certainement influencé le prix de l’immobilier à Luxembourg. En effet, les prix augmentent de plus en plus pour arriver à des sommets astronomiques pour certains biens. Les taux d’intérêts historiquement bas et le grand manque de logements à Luxembourg ne font qu’augmenter la demande et donc, les prix. Par conséquent, les personnes qui vivent à Luxembourg vont avoir de plus en plus mal à devenir propriétaires. De plus, le Luxembourg est actuellement en pleine expansion. Nous avons tous pu remarquer que les nouvelles constructions d’immeubles n’en finissent pas. Nous pouvons ironiquement dire que le Luxembourg est le nouveau Monaco en Europe. En effet, durant ces trois dernières années, les prix au Luxembourg ont augmenté de 10 % par an. Dû à cette augmentation du marché, je pense que les régions en dehors de Luxembourg-ville, auparavant délaissées par les investisseurs étrangers, vont être de plus en plus attractives grâce à la qualité de vie qu’elles peuvent offrir, mais surtout par leur prix moyen beaucoup plus raisonnable. Suite au lock-down, j’ai également remarqué que les prospects recherchent de plus en plus d’espace, non seulement à l’intérieur de la maison, vu la possibilité accrue de home-office, mais également à l’extérieur, les potentiels acheteurs recherchent au minimum un petit jardin ou un balcon. De plus, le Luxembourg étant un petit pays, il est plus facile à gérer que nos pays voisins. Cela s’est remarqué dans la gestion de l’épidémie lors de la première vague, mais d’autant plus lors cette seconde vague où nous ne sommes toujours pas confinés. Ceci est un argument de taille pour les étrangers souhaitant venir s’installer ou investir au Luxembourg. Cette stabilité économique, sociale et politique fait que notre pays a encore de beaux jours devant lui malgré cette période troublée.
Quels sont les changements qui se sont amorcés suite à la crise dans l’acquisition de biens immobiliers ?
Par Margaux DURIEZ, Responsable commerciale chez Espace Immo by Espace Invest
Depuis ces derniers mois, et plus particulièrement depuis la fin du confinement, nous avons pu observer un réel changement dans le comportement de nos acquéreurs, que ce soit pour les investissements locatifs ou pour l’habitation propre. On remarque principalement que deux grands critères ont été privilégiés, à savoir des logements dans le centre de Luxembourg avec un espace extérieur plus spacieux, quitte à réduire l’espace habitable, ou à contrario des biens plus excentrés de la ville qui privilégient l’espace de vie et les accès nature. À la différence de certains de nos pays voisins, la tendance des prix continue de fluctuer à la hausse malgré la crise sanitaire. Nous avons un marché très dynamique qui s’explique par l’augmentation de projets en nouvelles constructions et de la demande toujours plus élevée que l’offre. Les mesures adoptées pendant cette crise ont là aussi influencé le comportement des acheteurs et leurs critères, à commencer par le télétravail. On constate aujourd’hui qu’une majorité mettent l’accent sur un espace de travail confortable dans leurs futurs logements et investissent d’autant plus dans des équipements annexes pour être dans les meilleures conditions possibles. En tant que promoteurs immobiliers, nous prenons réellement ces critères en considération et essayons le plus possible de s’y adapter sur nos projets futurs. En ce qui concerne les investisseurs, qui représentent une grande partie de notre clientèle, là aussi les changements sont visibles. Même s’il est devenu difficile pour les primo-investisseurs de suivre l’évolution du marché, les grands investisseurs continuent d’être très présents et placent d’autant plus dans la pierre. Si nous remontons 1 an en arrière, 80 % de nos investisseurs misaient sur des studios / appartements 1 chambre, aujourd’hui plus de la moitié s’orientent sur des appartements 2 chambres ainsi que des biens avec extérieur. Ce changement s’est fait en adéquation avec les demandes et comportements observés depuis le confinement que nous avons connu. D’un point de vue global, je pense que cette crise a et continue de générer une prise de conscience auprès de la population sur les choses essentielles de la vie et le besoin de se sentir bien chez soi. Sans oublier que pour une grande majorité des habitants, le budget mensuel investi dans un logement représente plus de 50 % des revenus d’un ménage, propriétaires et locataires confondus.
Prix : les conséquences inattendues de la crise sur le marché de l’immobilier
Par Thomas Fairfax-Jones, CEO de Fare Luxembourg
Il est trop tôt pour dresser avec précision la liste des communes ou quartiers qui vont enregistrer les plus fortes hausses de prix en matière d’immobilier. En revanche, ce qui est certain, c’est que le marché reste très dynamique malgré la crise. Et je dirais même qu’elle participe à l’animer. Avec le confinement et le télétravail, les ménages ont été amenés à passer beaucoup plus de temps chez eux. Certains ont ainsi constaté que leur logement actuel ne leur convenait finalement pas. L’appartement est trop exigu. Il manque une pièce pour y accueillir un bureau et télétravailler dans de bonnes conditions ou bien encore d’un jardin ou une terrasse pour pouvoir s’aérer. Au cours des derniers mois, de nombreuses personnes ont donc choisi de déménager pour gagner en qualité de vie. Une part importante des clients que je rencontre quotidiennement ont des envies de nature et d’espace, et souhaitent pouvoir disposer d’une terrasse ou d’un jardin. La demande est forte pour des biens situés dans des écrins de verdure mais qui permettent, néanmoins, de rejoindre la capitale rapidement. Cela profite tout particulièrement aux communes sises à proximité des grands axes ferroviaires, dans un rayon de 20 / 25 kilomètres autour de la capitale. Faut-il louer ou acheter en 2021 ? Pour l’heure, les taux d’emprunt restent intéressants et le marché immobilier est bien orienté depuis de nombreuses années déjà. Mais la crise économique et les évolutions technologiques créent, aussi, des turbulences qui impactent l’emploi et fragilisent les revenus de certaines professions, peut-être durablement. Acheter ou louer ? Je n’ai pas de réponse toute faite en la matière. Tout dépend de la situation de chacun.
