Horlogerie Lifestyle

JEAN CLAUDE BIVER BOUCLE LA BOUCLE

La star de l'horlogerie fait son retour. Celui qui a su ressusciter Blancpain, relancer Omega et fait décoller Hublot, était le 13 mai dernier l'invité de la soirée Star & Stories du Casino 2000 pour présenter sa nouvelle marque horlogere.

DB : Quel a été le déclencheur de votre passion pour l’horlogerie ?

JCB : Pour ma première communion, j’ai reçu une montre. C’était une Omega qui s’appelait Constellation, et en quittant l’église, en rentrant à la maison, mes parents m’ont dit : « Il faut nous rendre la montre, on va la mettre dans le coffre, et quand tu auras 20 ans, on te la rendra. » Alors ils me l’ont rendue quand j’avais 20 ans. C’était une belle émotion, je l’ai mise au poignet et, un jour, je suis allé faire du ski, et ma mère m’a dit : « Fais attention, tu ne vas quand même pas aller faire du ski avec cette montre ! » J’ai dit : « Mais si ! Il n’y a pas de problème, ne t’inquiète pas. » Et bien… elle avait raison : quand je suis arrivé en bas de la piste, je l’avais perdu. Ça m’a marqué parce que c’était la montre de mon grand-père, de ma première communion, une montre où il y avait mon nom gravé sur le fond, et ça m’a vraiment choqué, ça m’a fait prendre conscience de ce que c’était d’abord un cadeau, un cadeau émotionnel, et puis ça m’a aussi fait prendre conscience de l’objet qu’est la montre. Depuis ce moment-là, je me suis intéressé aux montres. Pour quelle raison ? Parce que j’ai voulu la retrouver, et je me disais : « Elle va un jour ressurgir chez un antiquaire, on va la retrouver ! » Comme je ne l’ai pas retrouvée, à 22 ou 23 ans, j’en ai acheté une, mais ce n’était pas la mienne. Il n’y avait pas la signature. Et je l’ai quand même achetée parce que je ne pouvais pas accepter d’avoir perdu la montre de mon grand-père, donc j’en ai racheté une identique. Ça, c’est le début pour moi de l’horlogerie, née du malheur de l’avoir perdue. Ça m’a fait prendre conscience que la montre existe, et qu’elle a une signification bien plus importante que d’indiquer l’heure. Si elle ne servait qu’à ça, on n’en aurait pas besoin, parce que l’heure est sur les téléphones, elle est partout. Donc toute la valeur d’une montre, c’est l’âme, c’est le cadeau, c’est la beauté, c’est l’émotion, c’est l’éternité. Indiquer l’heure, c’est un peu con.. euh pardon, ça ne sert à pas grand chose, puisque le téléphone vous la donne avec grande précision. Ces nouvelles valeurs de la montre, c’est ce qui fait aujourd’hui son succès. On peut se poser la question : comment est-ce possible qu’une montre ait autant de succès alors qu’on en a pas besoin ? Parce que c’est un bel objet, un objet qui indique votre goût, qui vous êtes. C’est un objet qui vit, elle fait tic-tac tic-tac, son cœur bat, elle vous suit…

DB : En 1982, vous rachetez Blancpain avec votre ami Blaise Piguet. Quelles ont été les clés de votre succès pour en faire la grande maison que l’on connaît aujourd’hui ?

JCB : Les raisons de mon succès sont toujours, jusqu’à aujourd’hui, les mêmes. C’est d’abord mes collaborateurs. Moi, je ne suis qu’un chef d’orchestre. Mon succès, c’est mon orchestre : c’est le violoniste, c’est le pianiste, c’est eux qui font la musique. Moi, c’est sûr que je dirige, mais enfin… je ne suis que le dirigeant. Je suis le type qui met en ordre, qui donne certaines instructions, mais mon succès, c’est mes gens ! C’est eux qui font le succès. La deuxième chose qui fait mon succès, c’est ma passion. Quand vous êtes passionné, le temps que vous consacrez à votre travail ne compte plus. C’est pour ça que je n’ai plus d’horaires, je peux pas m’imaginer avoir un horaire ! Je me lève quand je peux, c’est-à-dire quand j’ai envie. Souvent, je me réveille à 3h, 4h du matin ; suivant la quantité de mes tâches, mon réveil devient automatique. Donc, quand vous êtes passionné, vous ne travaillez plus, vous avez du plaisir, de la passion. Ça c’est le deuxième élément. Et le troisième élément, c’est que, pour moi, la montre a toute une signification émotionnelle. Comme je l’ai déjà dit avant, c’est mon grand-père. Chaque fois que je vois une montre, je pense à lui, et voilà… et j’aime penser à mon grand-père, j’aime penser à ma grand-mère, et souvent je me dis « Et bien, s’ils sont des anges gardiens, ils me protègent, me dirigent, me guident. » Ça, c’est juste ma croyance. Je ne demande pas à tout le monde de croire la même chose avec la montre, mais voilà les trois éléments de mon succès.

DB : Après Blancpain, 10 ans plus tard, vous revendez votre bébé au groupe SNH, qui deviendra Omega. Pour quelle raison ?

JCB : Elle est toute simple, et c’est un enseignement intéressant. En réalité, je donne l’impression aux gens que j’ai tout réussi, que je suis fort, que je suis solide, mais en fait je ne suis rien de tout ça, et je suis très sensible. Ce ne sont pas vraiment des qualités, mais enfin… et la preuve, c’est que lorsqu’on a eu des difficultés avec Blancpain en 1992, il faut dire que les taux d’intérêt étaient montés à 8%, il y avait une crise sur le marché hypothécaire, et j’ai eu une sorte de découragement. Non seulement à cause de cela, mais en plus de quelques petits problèmes de qualité, et j’étais en instance de divorce. Et là, je dis toujours aux jeunes : faites bien attention avec qui vous allez vous marier, parce que le mariage est capital dans la vie d’un homme et d’une femme. Il peut tout décider, et le mariage m’a obligé indirectement à perdre l’espoir, à ne plus voir le futur, et j’ai dis « Je vends, j’en ai marre ». Et ça, c’est une sorte de suicide dont je me remets seulement aujourd’hui. J’ai vendu en 1992, on est en 2022, et je n’ai toujours pas digéré cette vente. C’est la raison pour laquelle je veux recommencer comme Blancpain, comme avant, parce que je veux terminer mon voyage. Et à 73 ans, le Biver se remet à l’établi et il recommence. Mais j’ai une bonne raison, une motivation énorme, et je sais que j’en ai besoin, de faire ce pas, de recommencer, pour effacer cette frustration que j’ai en moi d’avoir vendu Blancpain sur un coup de tête et à cause d’un divorce.

DB : Comme quoi la famille est un pilier lorsqu’on est entrepreneur.

JCB : La famille, c’est capital ! Il n’y a pas de grand homme sans une grande femme derrière, ça n’existe pas ! (Applaudissements)

 

DB : Bien choisir, ce n’est pas simple quand on est jeune.

JCB : Non, surtout que ça peut être la bonne à 23 ans pas mais à 33, parce que chacun évolue différemment. Par moments, il y a une malchance, parce que l’homme ou la femme évoluent autrement. Aujourd’hui, j’ai des bons rapports avec tout le monde, mais à l’époque je ne sentais plus ma femme et elle non plus, et on a divorcé, parce qu’on était des gamins et qu’on était pas mûrs.

 

DB : Se sentir épaulé, c’est important pour vous ? 

JCB : il n’y a pas mieux qu’une femme, à mon avis, pour épauler un homme. On a besoin d’affection, d’amour, de tendresse. All you need is love ! Les Beatles l’ont chanté, mais merde, c’est tout ce dont on a besoin ! C’est essentiel, et ce qui est génial, c’est qu’on ne peut pas l’acheter. On peut être riche à millions, on ne peut pas acheter l’amour. Quelle chance ! Ça, ça montre quand même que la vie, même avec de l’argent, on ne peut pas y arriver. Aimer n’a rien à faire avec l’argent, le luxe, rien, c’est autre chose. Aimer c’est être proche de Dieu déjà, c’est spirituel, c’est magnifique, et je pense que le plus beau cadeau que la vie puisse nous faire, c’est la capacité d’aimer. Et quand on peut aimer, c’est là qu’on devient riche, riche d’amour. C’est beaucoup plus important que riche d’argent. (Applaudissements)

DB : Et les enfants dans tout ça ?

JCB : Bien sûr, je ne les néglige pas. Ils viennent dans un deuxième temps, c’est encore plus important, parce que nous ne pouvons réussir notre vie que si nous avons transmis aux enfants. Transmettre du savoir, de l’éducation, la transmission nous permet de nous accomplir. Et pour transmettre à un enfant, il faut avoir le sens de la responsabilité, il faut prendre du temps et il faut investir. Si je crée ma marque, ce n’est pas seulement pour moi, c’est aussi parce que je vais transmettre, et j’ai toujours rêvé d’avoir un jour mon fils à mes côtés. Ça fait maintenant un mois qu’on a pris cette décision, et quand je ne le vois pas un jour, je m’ennuie déjà de lui, parce que je me suis habitué à le voir tous les jours. Et c’est magnifique. Je souhaite à tous les papas d’avoir l’occasion de transmettre leurs savoirs, leurs passions à leur enfant.

DB : Je reviens sur votre parcours, comment avez-vous vécu l’arrivée du Quartz lorsque vous débarquez chez Omega ?

JCB : Le Quartz c’est une formidable invention technologique, c’est extraordinaire, parce que ça marque l’heure pendant des années, il suffit d’une pile à 5 balles à mettre dedans, et la montre marche pendant des années avec une précision invraisemblable. Donc c’est un produit absolument génial, mais c’est un produit technologique, et comme tous les autres, ils n’ont pas d’âme, juste une pile, un circuit imprimé. Donc la montre à Quartz, c’est juste un instrument industriel qui est magnifique, que je ne conteste pas, mais je n’en porte pas à mon poignet, là où il y a les veines, le sang qui passe, le pouls, je ne vais pas me mettre une pile là-dessus bordel (rires) ! Moi, c’est la montre mécanique, elle a été faite par des femmes, des hommes, avec leurs doigts, leurs mains. On les appelle d’ailleurs les mains du miracle, parce que c’est ce qu’ils font, quand on voit à quel point il y a de la miniaturisation, à quel point ils sont précis et travaillent avec rigueur, avec propreté, avec soin. Une montre à Quartz, c’est le miracle de la technologie, mais elle devient obsolète, alors que la montre de mon grand-père, encore aujourd’hui, elle est valable. Les montres de 1950, elles sont encore aujourd’hui aux poignets des gens. Elles marchent toujours. C’est pour ça que je dis : la montre mécanique n’a pas de concurrence possible, elle représente l’éternité, alors que la montre à Quartz représente magnifiquement, merveilleusement bien la technologie. Mais elle ne reste jamais longtemps, puisqu’elle est tout le temps remplacée par une nouvelle. Donc la technologie, c’est l’obsolescence programmée. Et l’art, c’est l’éternité, donc le choix est vite fait !


DB : Est-ce que vous êtes le pionnier, à l’origine de l’idée d’utiliser des célébrités comme ambassadeurs ?

JCB : Je ne sais pas si j’en suis à l’origine, mais j’ai beaucoup utilisé les célébrités, et d’une manière très humaine. C’est à dire que chaque célébrité devait d’abord manger avec moi, et en français on dit « Je ne dîne pas avec les cochons », donc durant un repas, on arrive à percevoir le caractère de la personne, son éducation, son style, la façon de manger, rapide ou lente, parler avec la bouche pleine, etc. Durant un repas, on a beaucoup d’indications ; j’ai toujours déclaré vouloir d’abord manger. Ce que j’ai fait avec tous mes ambassadeurs avant de leur faire signer un contrat. Ceci a fait que mes ambassadeurs n’avaient pas seulement une relation avec ma marque mais aussi avec moi. Donc la relation était très humaine, c’est devenu des amis, et quand l’ambassadeur devient un ami, il n’est plus là parce qu’il est payé mais parce qu’il partage. Et il vaut mieux avoir quelqu’un avec vous qui partage les mêmes élans, les mêmes passions, que quelqu’un qui vient pour l’argent. La conséquence est que mes ambassadeurs ont travaillé complètement différemment qu’avec les autres marques. Ils étaient comme en amitié, et ça crée des relations, un climat de confiance, et de partenariat qui est beaucoup plus génial.

BD : Vous avez fait beaucoup de rencontres, est-ce que vous avez des anecdotes ?

JCB : Il y en a plein, plein, plein. L’une d’elle est assez extraordinaire, et montre le tempérament et la manière de se comporter en Amérique. Nous étions à Rome, et l’avion n’a pas pu décoller à cause du trafic, et on nous a annoncé un retard d’1h30. Cindy Crawford était habillée avec une robe à paillettes, elle sortait du show télévisuel et, tout d’un coup elle a dit : « Est-ce que je peux aller chercher ma valise dans l’avion ? » Le pilote est revenu avec la valise, et elle a dit : « Je vais me changer ici, les toilettes sont fermées ». C’était un tout petit aéroport : « Tournez vos têtes, mais ceux qui veulent regarder le peuvent » et elle s’est déshabillée et changée. Elle a dit ça d’une manière tellement intelligente et sans faire de manières, que tout le monde était sous le charme et a détourné le regard.

DB : En 2004, vous devenez CEO de Hublot. Est-ce que vous appliquez les mêmes méthodes pour son développement que chez Blancpain ?

JCB : J’ai toujours, malheureusement, la même méthode : le respect de ceux qui travaillent, parce que c’est eux qui font le succès. Et que ce soit chez Hublot, chez Blancpain, plus tard chez Zenith ou Tag Heuer, j’ai toujours respecté ce principe. Le deuxième est de ne jamais demander à autrui ce que vous exigez de vous-même ! Par exemple, je suis au travail tous les jours à 5h du matin, mais ça ne m’autorise pas à l’exiger de mes collaborateurs. Pourquoi ? Mais parce qu’ils ne sont pas comme moi ! Ils ont peut-être des responsabilités, d’autres choses à faire, des enfants à amener à l’école, etc. Ça, c’est une règle qu’on appelle le respect. J’ai toujours eu à peu près les mêmes principes : Respecter ! Pardonner ! Partager ! C’est ça la vie communautaire. C’est valable dans une famille, et une entreprise c’est une famille ! C’est la même chose, et il faut appliquer les mêmes règles. Je n’ai pas honte de le dire, j’applique toujours les mêmes choses, parce que c’est la base. La base, c’est l’éthique, et avec Mr. X ou Mme. Y, c’est la même. Alors je ne vais pas avoir deux éthiques, je n’en ai qu’une.

 

DB : Chez Hublot, vous demandez à vos proches collaborateurs d’énoncer les bêtises qu’ils ont faites chaque semaine. Est-ce que cela fait partie d’une stratégie ? 

JCB : Oui, ça c’est ma théorie sur l’erreur. L’erreur est formatrice, nous ne pouvons pas progresser sans faire des erreurs, c’est impossible, ça n’existe pas. L’enfant qui naît, qui a 15 mois, quand il essaye de marcher, d’abord il échoue, il échoue 365 fois, il fait des essais. Mais peu à peu, le cerveau et les muscles arrivent à se synchroniser, et le petit père tient debout. Et tout de monde fait « Oh, c’est un miracle ! Il marche ! Regarde, regarde ! ». Mais combien de fois est-il tombé ? Combien de fois a-t-il échoué avant de marcher ? C’est bien la preuve que l’erreur est formatrice. C’est pour cela qu’il faut permettre à chacun de faire au minimum une erreur, à la limite deux fois la même. La troisième fois qu’il fait encore l’erreur, il faut lui faire un très bon certificat de salaire et l’envoyer à la concurrence, là il nous aidera plus que chez nous (rires).

DB : On en arrive au sujet sur lequel on se pose beaucoup de questions. Pourquoi avoir choisi de lancer votre marque ?

JCB : C’est une façon de boucler la boucle. Secundo, c’est aussi achever ma transmission puisque je fais cette marque avec mon fils, c’est lui le futur. Donc je le prépare, dans quelques mois ou années il aura reçu de moi non seulement un père, un éducateur, un modèle, un copain, un partenaire, mais en plus il aura appris ce qu’est l’horlogerie, et je pense qu’il aura du succès, parce qu’il est déjà extrêmement doué aujourd’hui, et j’apprends aussi de lui. C’est un plaisir extraordinaire, quand tout d’un coup il m’envoie un mail et que je me dis « Oh nom de Dieu il a raison ! », et ça c’est magnifique. Le jour où c’est votre gamin vous apprend, à ce moment-là vous avez l’impression que vous avez réussi. Mais si à 40 ans c’est encore vous qui devez tout lui dire, alors vous avez raté son éducation.

DB : Quelles sont vos montres fétiches, les modèles que vous appréciez le plus parmi tout le paysage horloger ?

JCB : Ce sont celles d’un jeune horloger qui s’appelle Rexhep, et qui pour moi est le plus grand artiste de l’horlogerie. C’est un homme qui a les mains de Dieu, qui a une sensibilité, une imagination et un soin, il fait des montres d’une beauté et d’une finition extrêmes. Il arrive à gérer même l’invisible. Et quand on arrive à gérer l’invisible, c’est qu’on est plus dans ce monde, mais dans une autre sphère. Rexhep est un ami, je le conseille et je suis amateur de son art, je lui achète des montres. Je le cite parce que c’est vraiment pour moi le plus grand, mais le moins connu aussi parce qu’il fabrique 30 montres par année, donc il fait 2 montres par mois. Il a failli venir travailler chez moi en tant qu’horloger, il est indépendant, à son compte, probablement depuis 14 ans, et il n’a même pas 40 ans. 

DB : Est-ce qu’on peut avoir des petites informations sur les futurs modèles ?

JCB : Non, je n’aime pas en parler quand ils n’existent pas encore. Ce qu’on peut dire, c’est que nous allons fabriquer 3, voir 4 montres par mois, donc on va faire 40 montres par année, peut-être 43, 42, c’est extrêmement réduit, on va aller vers la qualité la plus élevée possible. Quel qu’en soit le prix ! Quoi qu’il en coûte ! Quels qu’en soient les efforts ! On ne cédera sur rien et on ira dans tous les coins invisibles. L’invisible doit être maîtrisé, on veut se rapprocher du 17ème siècle, et surtout donner une âme. Je veux devenir un fabricant de montres qui ont de l’âme, et je veux que cette âme se mette en contact avec les acheteurs. À ce moment-là, on n’aura pas seulement fait que vendre une montre. 

 

DB : C’est prévu pour quand tout ça ?

JCB : Pour mars-avril 2023.

 

DB : Le réseau de distribution a-t-il déjà été pensé ?

JCB : On aura 12 à 15 amis détaillants qui auront l’exclusivité de la vente, de la transmission de mes pièces. Ça, c’est aussi ma manière de dire merci à 12,15 clients dans le monde. Il y en a un au Japon, un à Singapour, un au Moyen-Orient, un en Arabie Saoudite, un à Dubaï, un aux USA, un au Mexique, un au Brésil, un en Espagne et un en Suisse, etc. Ça va être un club de 12 à 15 personnes, bijoutiers, joailliers, que je connais depuis des années, qui auront l’exclusivité mondiale de la vente de mes objets. C’est ma façon de leur dire « merci, merci de m’avoir aidé, merci de m’avoir lancé, je vous donne mes montres et uniquement à vous. Il n’y en aura jamais sur Internet, jamais ailleurs, jamais je n’en vendrai une moi-même directement. C’est vous qui êtes mes ambassadeurs, parce qu’un magasin n’est rien d’autre finalement qu’un ambassadeur de la marque, et donc vous êtes les miens. C’est moi qui vous remercie maintenant en vous donnant la vente de mes montres »

DB : Est-ce que vous avez déjà des personnes qui se sont portées acquéreurs ? 

JCB : Je pense qu’il y en a 40 qui se sont annoncées. On a déjà des commandes importantes, etc. Ça, c’est la chose la plus facile, parce qu’au début, quand on parle de rareté, et surtout dans l’horlogerie, tout le monde veut en acheter une. Mais il ne s’agit pas d’en vendre une, il s’agit de vendre un concept, un esprit, une philosophie, et surtout de transmettre

 

DB : Vous êtes la preuve que la Suisse ne fabrique pas que du chocolat et des montres, mais aussi des hommes d’exception !

JCB : Mais je suis luxembourgeois (applaudissements), je suis né au Luxembourg !

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