Une année placée sous le signe de la préservation de la planète à Nausicaà

Parce qu’il est urgent de préserver les ressources de la planète, Nausicaá, le Centre National de la Mer situé à Boulogne-sur-Mer, fait découvrir depuis 30 ans l’environnement marin de manière ludique, pédagogique et scientifique. Une visite qui emmène ses visiteurs dans les différents écosystèmes marins. Traverser des océans, des rivières tropicales et des récifs coralliens hauts en couleur, mais aussi découvrir plus de 60 000 animaux insolites. En 2021, le photographe belge Christian Clauwers a présenté l’exposition « Sentinelles du climat », un voyage le long de gigantesques plateaux enneigés, de montagnes de glace majestueuses et d’océans aux eaux d’un bleu intense. À travers son objectif, il capture la beauté des ours polaires, des otaries à fourrure et des pingouins, pour mieux tirer la sonnette d’alarme, car, chaque jour, une portion de leur environnement naturel disparaît. « Sauver la nature ? Pour cela, il faut montrer aux gens à quel point elle est magnifique », explique Christian Clauwers à propos de son exposition. C’est quand il avait 8 ans qu’est née sa passion pour la photo. Et elle ne l’a jamais quitté. Il a également développé une profonde admiration pour la nature. Sa carrière l’a conduit à organiser plusieurs expéditions scientifiques, traverser les cinq océans et visiter 113 pays des quatre coins du monde. En 2019, il a même participé au sommet pour le climat COP25, où il a eu l’occasion de présenter son travail. Son expo a pour objectif de faire bouger les choses et d’inciter les visiteurs à apporter leur pierre à l’édifice de la lutte contre le réchauffement climatique.

PREMIUM : Comment a débuté cette passion pour la photo et la sauvegarde de la planète ?
Christian Clauwers : C’est grâce à un voyage effectué au Pôle Nord en 2013 où j’ai découvert la réserve mondiale de semences du Svalbard en Norvège (bunker souterrain dans lequel sont conservés et protégés la biodiversité et la diversité génétique de la Planète). C’est là que j’ai pris conscience que j’allais consacrer ma vie à ma passion, protéger la nature et étudier son conflit avec l’homme.

PREMIUM : Quels sont les plus grands bouleversements que tu as pu constater sur les changements climatiques ?
Chaque année on enregistre des records de température, jusqu’à 20° en Arctique. Je veux être témoin de ces changements avec mon appareil photo, sensibiliser l’opinion avec mes photos. Souvent, il manque les images entre la science et la politique. Je veux partager les histoires que je vois car très souvent, les endroits où je me rends sont difficiles d’accès.

PREMIUM : À ton avis, quelles sont les mesures qui devraient être prises s’il n’est pas déjà trop tard ?
Il n’est pas encore trop tard, mais on n’est pas loin du moment où la situation va être irréversible. Chacun doit avoir conscience du problème et prendre ses responsabilités individuelles. Changer ses habitudes tout en conservant un style de vie encore agréable peut avoir un impact positif sur notre planète. Ce n’est pas une tâche facile car la population augmente et la biodiversité décline. La solution est le développement durable, mais nous sommes dans une période de transition, il y a beaucoup d’obstacles politiques et même idéologiques. C’est un problème de vision qui n’est pas la même partout dans le monde.

PREMIUM : Te considères-tu plus comme un photographe ou un aventurier ?
Entre les deux. Oui, je suis un aventurier parce que je suis attiré par les endroits qui sont les plus vulnérables pour être témoin de ce qu’il s’y passe, mais se rendre sur place est souvent une aventure. Et oui, je reste un photographe parce que mon appareil photo est inséparable du reste de mon corps !

PREMIUM : Y a-t-il des aventuriers qui t’ont inspiré et poussé dans cette voie ?
Absolument, l’océanographe et exploratrice américaine Sylvia Earle, elle est comme Jean-Jacques Cousteau, un autre personnage qui m’a fasciné durant mon enfance. Elle a découvert de nombreuses espèces et c’est la fondatrice du ‘Mission Blue’, visant à créer des aires marines protégées autour du globe. Je l’ai rencontré à la COP 25 à Madrid, à la conférence sur les changements climatiques des Nations Unies, elle m’a beaucoup inspiré.
l’exposition « Dans l’œil du climat »