Horlogerie

MY LAWYER IS RICH

Outil de mesure, bijou pour l'homme ou simplement accessoire esthétique, la montre a également acquis avec le temps une autre vocation, celle de symbole identitaire. Témoignages...

CHEZ BARNES, C L. PORTE JAEGER OU BREGUET POUR OUVRIR UNE PORTE VERS SES FUTURS CLIENTS
C. L. a toujours aimé les montres. D’autant qu’il se souvienne, même avant de travailler dans ce que l’on appelle le monde du luxe. Ancien négociateur immobilier chez Barnes, C. L. explique que dans sa position il n’est pas nécessaire ni utile d’en posséder. Toutefois, il estime que cela peut conduire à entamer des discussions sympathiques et juge que dans ce cadre précis il faut porter des montres moins passe-partout, peut-être plus chères que les Rolex qui finalement ne sont que les Porsche de l’horlogerie. Un bon investissement, classique et finalement peu cher. Ainsi, il a fait l’acquisition de montres Jaeger ou Breguet, des pièces bien plus chères et plus exclusives que les Rolex, mais beaucoup plus confidentielles ! C. L. explique qu’il choisi la montre qu’il va porter en fonction du public qu’il va rencontrer. « Si je vais à une soirée ou je sais que je vais croiser des clients d’un certain niveau, je préférerai mettre la Jaeger ou la Breguet, le client passionné la remarquera tout de suite et va m’entreprendre à ce sujet. Cela ouvre une porte qui permet d’entamer une discussion plus intime ». Mais C. L. avoue qu’il reste incapable de rivaliser avec les moyens de ses clients. Il en est conscient et absolument pas frustré. « J’ai autant de plaisir à regarder l’une de leur montres dont je connais le prix et que je ne pourrais probablement jamais pouvoir me payer que de regarder une swatch ultra originale. J’aime la montre pour l’objet, pas pour ce qu’elle représente. Un de mes plus grands regrets est de ne pas avoir acheté une montre qui s’appelle ‘le Temps suspendu’ d’Hermès. Je ne l’ai pas achetée parce que pour moi Hermès n’est pas un horloger. De même que j’ai mis du temps à acheter une Cartier. Ils ne sont pas horlogers non plus à l’origine mais ont gagné leurs marques de noblesse dans cet artisanat. Regardez cette montre Hermès, la poésie que dégage celle-ci est son meilleur argument ». C. L. sait que sa prochaine acquisition sera une Ressence, une marque belge avec un concept qu’il trouve génial. De préférence les toutes premières, car les nouvelles éditions mélangent technologie et tradition horlogère, un principe qui le dérange un peu car pour lui une montre se doit d’être mécanique. Mais petit à petit, il est en train de changer d’opinion, et regarde cela avec un autre œil, celui de quelqu’un qui n’a pas peur du changement.

DE LA PRESSE À LA GESTION DE PATRIMOINE, F. D. A TOUJOURS PRIS SOIN DE CHOISIR SON GARDE-TEMPS
F. D., Directeur du développement d’un cabinet de courtage, est plutôt dans le plaisir solitaire avec ses montres et même s’il aime toujours rencontrer des personnes avec lesquelles partager sur ce sujet, il déplore la tournure spéculative qu’a pris ce marché ces dernières années. « J’ai été très jeune attiré par les belles montres. Persuadé qu’un garde-temps constitue le seul bijou capable de créer la différence chez un homme, je me souviens d’avoir fait l’acquisition d’une Tank française (que je possède toujours) à l’âge de 27 ans alors que je travaillais pour un grand groupe de presse. J’ai ensuite évolué de nombreuses années dans le domaine de la gestion privée d’actifs et c’est à cette époque que j’ai commencé à réellement découvrir les codes liés à cet accessoire et la passion qu’engendre le plaisir de porter une belle montre (dans le sens esthétique) ». La montre que porte F. D. est souvent le reflet de son humeur du jour et/ ou de la nature de ses rendez-vous professionnels. En semaine, il avoue opter plus naturellement pour une IWC Portuguese, une Jaeger Reverso ou une Cartier Calibre qui ont l’avantage d’allier discrétion et élégance. Le week- end il porte plus facilement une Submariner, une GMT Master pepsi ou une Radiomir Black seal, qui sont des montres à la fois rustiques, robustes et fiables. Mais F. D. avoue que son plus grand bonheur est de se glisser dans la Rolex Président Tapestry de 1991 qu’il tient de son grand-père, sa madeleine de Proust ! « Ce que j’aime par-dessus tout, c’est l’intemporalité de ces montres, leur confort et d’imaginer les heures de travail qui ont été nécessaires à leur élaboration et leur assemblage. Le graal pour moi ? Une Arnold&Son Globetrotter… ».

Photo : iStock

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