



La distinction de Knight Commander, lui conférant le patronyme Sir Lewis, a en effet été décernée à Hamilton par le prince Charles le 15 décembre dernier, lors d’une cérémonie officielle au Château de Windsor. C’est le site Instagram de la Royal Family qui a publié l’image du pilote honoré, se tenant debout, un genou fléchi sur une chaise basse, devant le prince Charles posant une épée sur son épaule gauche. En fin d’année, au moment d’écrire ces lignes, aucun post d’Hamilton lui-même n’était venu enrichir son propre compte Instagram depuis les derniers essais qui avaient précédé la manche finale d’Abou Dhabi.
En 2009, après son premier titre de Champion du Monde décroché l’année précédente à l’âge de 23 ans, la reine Elisabeth II d’Angleterre elle-même lui avait déjà accordé, au Palais de Buckingham, le titre de Membre de l’Ordre de l’Empire britannique.
Hamilton est aujourd’hui l’un des plus grands sportifs de la planète : un homme volontaire, sympathique, reconnaissant et engagé. Un gentleman aux allures moins strictes que ne l’exige la tradition d’outre-Manche, mais un gentleman quand même !
Reconnaissant
Par conférence vidéo interposée, Premium l’avait rencontré quelques semaines avant la fin du championnat. Attentif et attentionné, voilà un homme certes de caractère, mais d’un abord pas moins souriant et agréable. Un homme de convictions, aussi.
Pas étonnant qu’à la question de savoir quel personnage l’avait le plus marqué en dehors des circuits automobiles – où sans surprise son héros est et reste Ayrton Senna – Lewis Hamilton évoque d’emblée Mohamed Ali. « C’est la personnalité qui m’a le plus inspiré : un véritable géant à tant d’égards. Autant dans ses propos que par son sens de l’intégrité. C’était un homme ouvert qui se battait pour ses idées, pour les droits des opprimés et qui parvenait à se faire entendre. Peu de personnes peuvent afficher une telle présence et une telle prestance. »
Mais Hamilton est aussi un homme reconnaissant et touchant. Surtout quand il parle de son père. « Lui aussi m’a toujours inspiré. Mon père m’a guidé tout au long de ma vie et m’a toujours procuré un sentiment de sécurité. Comme le fait tout bon père, bien entendu. Mais le mien a joué un rôle étonnant. Il m’a vraiment aidé, comme personne d’autre, à réaliser mes rêves d’enfant. Mon père est mon véritable héros. »
Électrique
Lewis Hamilton a figuré parmi les hommes les plus rapides de la planète sur quatre roues. En dehors des circuits, il circule en voiture électrique et à vitesse modérée. « Conduire une voiture de série sur la voie publique reste une expérience agréable pour moi. J’ai toujours voulu rouler vite quand j’étais jeune. Mais avec l’âge, j’apprécie de plus en plus la conduite tranquille dans de beaux paysages, sans le moindre rush. J’adore par exemple me balader sur les routes du sud de la France qui conduisent vers des montagnes. Ou alors, déambuler sur la PCH (Pacific Coast Highway) dans les alentours de Los Angeles. Ma voiture préférée est la Mercedes-Benz EQC. Pourtant, plus jeune, je me disais que jamais de la vie je n’aimerais conduire une voiture électrique. Never say never. C’est une leçon que j’ai apprise grâce à la voiture électrique. Il est important de pouvoir changer d’avis en mûrissant. »
Roues et rouages
Pilote chevronné, Hamilton est aussi un véritable fan de mécanique automobile. Et il l’est tout autant de mécanique horlogère, ce qu’il traduit notamment à travers sa collaboration avec IWC.
« Dans mes préférences, je suis toujours partagé entre une Portofino et une Big Pilot. La Big Pilot m’attire depuis toujours par ses références à l’aviation et à tout ce qui entoure l’aventure Top Gun dont je suis un fan inconditionnel. Les avions à réaction et les vitesses qu’ils atteignent me fascinent. J’adore en particulier la nouvelle Big Pilot Top Gun Edition Mojave Desert en céramique de couleur sable. En fait, je me suis toujours intéressé à la mécanique d’une montre, comme je m’intéresse à la mécanique et à la technologie d’une voiture de course. La Formule 1 est très technique et on travaille avec des ingénieurs extrêmement intelligents, provenant des meilleures universités du monde. J’ai donc dû apprendre à être ingénieur moi-même. Ce que je ne suis évidemment pas officiellement… Même si j’ai un diplôme honorifique d’ingénieur de la Royal Academy of Engeneering à Londres. Pour ce qui est des montres IWC : quand je visite les ateliers de Schaffhausen, j’observe derrière les établis des horlogers, ce que j’ai toujours retrouvé backstage en Formule 1. Le service de design, la production et la finition de composants minuscules, l’assemblage : tout cela est fascinant. Et dès ma première visite j’ai réalisé d’emblée la synergie entre les montres IWC et le monde de la Formule 1. Porter une montre mécanique est un véritable plaisir pour moi, car c’est pratiquement le seul objet vraiment classique qui subsiste de nos jours. Les voitures elles-mêmes sont devenues automatiques avec une électronique embarquée. Personnellement, je suis très attaché aux voitures classiques mais on ne les construit plus comme jadis, c’est évident. Les montres mécaniques, elles, entretiennent cette production traditionnelle dans la manufacture – en particulier celles d’IWC à Schaffhausen. Et elles le font tout en ouvrant la porte à l’innovation et à l’avant-garde d’une manière très intelligente. »
L’amour de Lewis Hamilton pour les garde-temps ne date pas d’hier. C’est ainsi qu’il se souvient avec précision de sa première montre. « Oui, c’était une montre sans marque précise qui n’avait coûté que 15 livres à l’époque. Mais comme elle avait l’air élégante ! J’étais fier de la porter avec le blazer et la cravate de mon uniforme pour aller à l’école. Je la montrais à tout le monde. J’avais l’impression qu’elle me rendait plus important que je ne l’étais. Pour moi, une montre a toujours été l’accessoire ultime. »
Engagé
La nouvelle Big Pilot Top Gun Edition Mojave Desert en céramique de couleur sable, évoquée plus haut, est un des modèles que Lewis Hamilton porte pour une campagne réalisée par Misan Harriman. « Ce photographe noir est étonnant. Je l’ai choisi avec l’équipe d’IWC car nous partageons nombre d’intérêts communs. Misan a aussi pris de nombreuses photos du mouvement Black Lives Matter. C’est un photographe qui parvient à capter des moments très forts de notre existence et de notre histoire. Cela a été un véritable plaisir de travailler avec lui pour cette campagne. »
Voilà une preuve de plus, s’il en fallait, de l’engagement social que Lewis Hamilton a poursuivi parallèlement à sa carrière de pilote. Engagé notamment dans ce mouvement Black Lives Matter – on l’a vu à plusieurs reprises un genou à terre, en hommage aux victimes du racisme après la mort de George Floyd – Hamilton a notamment mis en place l’an dernier une Commission Lewis Hamilton, en partenariat avec la Royal Academy of Engineering, œuvrant pour engager davantage de jeunes de couleur dans le sport automobile ou d’autres secteurs de l’ingénierie. Il a aussi marqué sa solidarité avec le mouvement LGBTQ+, notamment lors du dernier GP de Hongrie. Et en septembre 2020 déjà, le pilote avait par ailleurs annoncé la création de sa propre équipe de course « X44 », participant à un nouveau championnat tout-terrain Extreme E. Utilisant des SUV entièrement électriques préparés pour la course, cette épreuve vise à promouvoir une plus grande sensibilisation aux problèmes environnementaux et à l’inclusivité. Aucune équipe ne peut en effet être unisexe dans ce championnat.
Légendaire
Lewis Hamilton est donc bien plus que la somme des éléments qui constituent sa biographie. Elle n’en reste pas moins intéressante et impressionnante.
L’homme a 36 ans. Il est né le 7 janvier 1985 à Stevenage en Angleterre. Il mesure 1,74 m pour 73 kg et il est aujourd’hui domicilié à Monaco.
Il s’est mis au volant d’un go-kart pour la première fois à l’âge de 8 ans. Après s’être imposé dans toutes les catégories à un rythme impressionnant, il est passé en Formule Renault puis en Formule 3 avant de s’imposer dans le Championnat F2, ce qui l’a directement conduit à la Formule 1.
Alors âgé de 22 ans, Lewis a fait ses débuts en Grand Prix avec McLaren Mercedes le 18 mars 2007 au GP d’Australie en tant que coéquipier du champion du monde en titre Fernando Alonso. Un an plus tard, il remporte son premier titre de Champion du monde de Formule 1 et devient, à 23 ans, le plus jeune pilote à l’avoir jamais décroché.
En 2020 Lewis a dépassé le record de 91 victoires en F1 de Michael Schumacher et, avec son septième titre mondial, il a alors égalé la prestation du pilote allemand.
Avec son récent anoblissement, Lewis Hamilton est par ailleurs devenu le quatrième pilote britannique a pouvoir porter le titre de Sir après Stirling Moss, Jack Brabham et Jackie Stewart. De véritables légendes.
http://www.hamiltoncommission.org
http://www.iwc.com