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THE CHOSEN ONE

Miami, Cleveland ou Los Angeles : même combat, même résultat. Si les histoires sont toujours différentes, l’enfant de l’Ohio brille par son excellence partout où il passe, et à chaque fois. La meilleure carrière de l’Histoire, en somme. Retour sur LeBron James, élu personnalité sportive de l’année par le magazine Time.

Il est l’Élu, King James, l’enfant prodige issu des quartiers défavorisés de l’Ohio. Lorsque Gloria James donne naissance au petit Lebron le 30 décembre 1984 d’un père qui ne le reconnaît pas, elle est à peine âgée de 16 ans. Ensemble, ils vivent dans la maison familiale de la grand-mère jusqu’à son décès, trois ans plus tard. L’avenir de la petite famille est chamboulé, leur quotidien est de plus en plus difficile. Ils quittent la maison, squattent chez des amis avant de passer d’un appartement miteux à l’autre, et LeBron se rend rarement à l’école. Ce n’est que lorsqu’il quitte le domicile familial à contre cœur pour vivre chez Frank Walker, un entraîneur de football local, que son destin change. Il réalise rapidement des prouesses avec l’équipe de basket-ball du lycée St. Vincent-St. Mary. L’adolescent conduit la formation de cet établissement à la victoire dans le Championnat de l’Ohio par trois fois en quatre ans.

The Chosen One
À dix-sept ans, le lycéen est déjà une star nationale. Il fait la une du magazine Sports Illustrated, qui le présente comme « The Chosen One ». Sans même passer par l’université et le célèbre Championnat de la National Collegiate Athletic Association (NCAA), il est désigné choix numéro un de la draft – recrutement de joueurs – de la NBA un an plus tard. Un titre permettant d’équilibrer la compétition, réservé à la franchise la moins performante de l’année précédente. D’ailleurs, les patrons des Cleveland Cavaliers sont soupçonnés d’avoir fait sombrer l’équipe afin qu’elle se classe dernière du Championnat en vue de recruter LeBron James. Qu’importe, la success story se met en marche : « l’Élu » rejoint les Cleveland Cavaliers, reste donc chez lui, dans l’Ohio, et signe son premier contrat sans précédent de 90 millions de dollars sur sept ans avec la société Nike.
Surcoté pour certains, rentable pour la société Nike, l’investissement vaut le détour. Son image excelle à chaque apparition et, match après match, il réalise de nouvelles prouesses. À chaque rencontre, il donne le meilleur de lui-même. Exit la pression provoquée par cette situation singulière, James requinque l’équipe et obtient les meilleures statistiques de sa formation au cours de la saison 2003-2004. Une performance qui conforte la NBA dans sa désignation de Rookie of the Year.
Ne jamais garantir la victoire mais la performance, telle est sa devise. Ailier de 2,03 mètres, il est plus athlétique que beaucoup de pivots, et plus rapide que nombre de meneurs de jeu. Pour autant, il n’a de cesse d’améliorer sa technique. Le « Phénomène » ne montre aucune pression, reste humble et s’applique au respect de l’adversaire.
Les Cavaliers de Cleveland, une histoire d’amour
Amoureux du maillot de Cleveland, il ne cède à aucune des propositions de clubs adverses et garantit une visibilité au sien. En 2006 et pour la première fois depuis neuf saisons, les Cavaliers se qualifient pour les Play-Offs. LeBron est quant à lui élu MVP du All-Star Game.
Soudés derrière James, les Cleveland Cavaliers battent en effet les Detroit Pistons, favoris, en finale de la conférence Est, et accèdent à leur première finale du Championnat de la NBA. Les San Antonio Spurs de Tony Parker et Tim Duncan sont néanmoins supérieurs et s’imposent, 4 victoires à 0. Semblable à une victoire, cette défaite le met en lumière. Sa prestation impressionne la plupart des observateurs, qui n’hésitent pas à le placer parmi les meilleurs joueurs de la NBA, même si l’Allemand Dirk Nowitzki se voit élu MVP.
Les titres s’enchaînent au rythme de ses prouesses avec les Cleveland Cavaliers jusqu’au début de l’été 2010 où la NBA retient son souffle. Le contrat qui lie LeBron James avec son équipe de cœur arrive à échéance. Les pronostics sont engagés et tous attendent la décision du MVP concernant la suite de sa carrière. Jusqu’à ce que la mort les sépare ? Il n’en est rien. Du perfectionnisme assumé à l’indécence, il n’y a qu’un panier. Juillet 2010, par amour du surpassement de soi, le favori annonce dans l’émission « la décision » qu’il s’engage pour cinq ans avec le Miami Heat où il rejoint deux autres stars du basket-ball, Dwayne Wade et Chris Bosh. Une combinaison gagnante pouvant potentiellement amener l’équipe aux sommets de la NBA, tant sur la feuille de match que sur le terrain. Une saison seulement leur aura suffi à atteindre la finale du Championnat avant d’essuyer un échec face aux Dallas Mavericks. Malgré les critiques, il continue de multiplier les prestations remarquables lors de la saison suivante et ne perd pas l’espoir d’atteindre son objectif suprême. Durant les entraînements, il s’acharne. Sur le terrain, il brille. Et lors dekla finale en Championnat face à l’Oklahoma City Thunder, il atteint la consécration. Il remporte la victoire aux côtés de sa nouvelle équipe et sublime son titre de MVP de la NBA en y ajoutant la mention MVP de la finale. Depuis lors, les victoires s’enchaînent. La saison suivante, LeBron James et le Miami Heat continuent de régner sur la NBA en s’imposant face aux San Antonio Spurs à l’issue de 7 matchs intenses où l’Elu se montre décisif. Alors que les adversaires mènent 3 victoires à 2, il réalise deux parties fantastiques, inscrivant 37 points lors du sixième match (103-100) comme lors du septième et dernier (95-88). Une prestation décisive permettant d’inverser une situation très compromise, remportant la série 4 victoires à 3. L’histoire se répète une dernière fois avec Miami Heat, il est élu MVP de la NBA et désigné MVP de la finale avant de perdre le titre en finale face à cette même équipe durant la saison 2013-2014.
« Je rentre à la maison »
Clap de fin pour cette belle relation. En juillet 2014, LeBron James retourne aux sources en signant aux côtés des Cleveland Cavaliers. « Je rentre à la maison », déclare-t-il après avoir signé un contrat de 100 millions de dollars sur 3 ans, devenant ainsi le joueur le plus payé de la NBA. Si, la première année, l’équipe est battue en finale en 2015 par les Golden State Warriors 4 victoires à 2, LeBron James prend sa revanche en 2016. Tout comme avec les Miami Heat, il prend sa revanche une année plus tard lorsque les Cleveland Cavaliers remportent le titre de NBA contre la même équipe 4 victoire à 3. Leader de toutes les catégories statistiques majeures, LeBron James est, une fois de plus, élu MVP. Il s’agit de la sixième finale NBA de suite pour LeBron, un record pour tout joueur ne faisant pas partie de la dynastie des Celtics de Boston des années 1960. Esseulé, les deux années suivantes sont plus compliquées pour le meilleur joueur de l’histoire qui ne peut rien faire en finale.
La meilleure carrière de l’histoire
Mémorable. Époustouflant. Inoubliable. Les qualificatifs ne manquaient pas pour décrire les playoffs 2018 de LeBron James. Pendant deux mois, l’ailier des Cavaliers avait enchaîné les grands matches, les paniers au buzzer et les conférences de presse passionnantes. Avec 34 points, 9.1 rebonds et 9 passes de moyenne, il est au sommet de son art au moment d’aborder l’été. Libre, il peut signer où il le souhaite. Et c’est par un simple communiqué, très sobre et très court, que la nouvelle arrive : « LeBron James, quatre fois MVP de la NBA, trois fois MVP des Finales, et deux fois champion olympique, a accepté un contrat de 154 millions de dollars sur quatre ans avec les Los Angeles Lakers. »
Homme de défis, la star voulait ramener les Lakers au sommet de la ligue. La franchise était privée de playoffs et de l’ivresse des Finales depuis trop longtemps. Vingt-sept mois après sa signature, Los Angeles est de nouveau la meilleure équipe de la NBA. Pari réussi.
De la NBA aux Jeux Olympiques
Lorsqu’il ne brille pas sur les parquets de la NBA, il illumine l’équipe nationale américaine. Les débuts sont à l’image de son enfance, difficiles puisqu’en 2004 ; les États-Unis sont battus par l’Argentine (89-81) en demi-finale aux Jeux Olympiques d’Athènes. Pour cette fois, le pays se contente d’une médaille de bronze. Les Championnats du monde au Japon, en 2006, constituent un nouveau revers : les États-Unis, dominés par la Grèce en demi-finale (101-95), obtiennent encore la médaille de bronze.
Figure de proue, avec Kobe Bryant, de l’équipe américaine lors de l’édition 2008 à Pékin, il obtient enfin la médaille d’or en finale face à l’Espagne, à l’issue d’un match mémorable. Le basketteur est lancé ! À Londres, son rôle est encore plus important au sein de l’équipe américaine. Fair-play, il s’efface pour laisser la lumière à Kevin Durant, le meilleur marqueur, ou à Carmelo Anthony, tout en restant le pilier de la défense. Il multiplie les contres et les passes décisives, se transforme en pivot de substitution à chaque fois que la situation l’exige. Cette abnégation est pour beaucoup dans la nouvelle médaille d’or des États-Unis, qui battent encore l’Espagne en finale (107-100), cette fois à l’issue d’un match plus âpre que spectaculaire. Et, au moment décisif, à 2 minutes de la fin de la finale, LeBron James offre le titre aux siens en enchaînant coup sur coup un dunk et un tir à 3 points qui éteignent les dernières illusions ibériques. L’enfant prodige devient à cette occasion le troisième joueur à remporter la même année le Championnat de la NBA et la médaille d’or olympique après Michael Jordan et Scottie Pippen en 1992.
Un homme de cœur, un homme de convictions
Hors des parquets, LeBron James soutient financièrement plusieurs programmes éducatifs dans l’Ohio. Il crée par ailleurs, en 2005, sa fondation en faveur de l’éducation des enfants défavorisés. Humaniste dans l’âme, ses combats sont nombreux. Engagé en faveur de l’égalité, de la diversité et contre le racisme, LeBron James et son groupe Spring Hill lèvent pour cela la somme de 100 millions de dollars en 2020. Une action et un engagement imposant l’ailier des Lakers comme personnalité sportive de l’année par le magazine américain Time.

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