
L’histoire de ses débuts de mannequin est des plus banales. Née en 1987 à Lincoln dans le Nebraska, aux Etats-Unis, et l’aînée de trois sœurs, Ashley se fait repérer dans un centre commercial par l’agence de mannequin l & l alors qu’elle n’a que 13 ans. A l’époque, elle est déjà ronde, mais a une belle frimousse. Elle dira d’ailleurs, à l’occasion d’un TED Talk en 2015 : « Dans le Nebraska, j’étais connue comme le « fat model », la fille qui était jolie pour une grosse. À un moment donné, j’ai compris que je n’allais jamais rentrer dans le moule que la société tentait de m’imposer. L’industrie de la mode persiste à me qualifier de « plus-sized », mais je préfère penser que je suis « my-sized » ».
Elle signe son premier contrat de mannequin l’année suivante avec Wilhelmina Models. Puis tout s’enchaîne pour elle. En 2003, elle signe un contrat avec Ford Models avant de faire la couverture de Vogue en 2007 et de Glamour en 2009. Elle fait ensuite son entrée chez IMG Models et pose pour des marques de renom comme LEVI’S, entre autres, et Addition Elle, ligne de vêtements qu’elle créée en 2013.
En couverture de Sports Illustrated
En 2016, Ashley Graham fait la couverture du spécial maillots de Sports Illustrated. Ce numéro annuel mythique est un peu à la presse sportive ce que les Oscars sont au 7e art. La consécration pour celle qui bataille avec panache pour les beautés « curvy » comme elle dit.
L’année suivante, le magazine choisit de dévoiler dans ses pages, en exclusivité, la nouvelle campagne de la marque de maillots de bain Swimsuits for All, et la belle est encore à l’honneur. Désormais trentenaire, la jolie mannequin s’affiche sur des campagnes de grandes marques à l’instar d’H&M, Violeta by Mango, Rag & Bone, on encore Revlon (marque dont elle punaisait jadis les pubs avec son idole, Cindy Crawford, sur les murs de sa chambre). Elle défile pour Michael Kors, Dolce & Gabbana Alta Moda, Prabal Gurung et de nombreux autres sans compter les « Une » des magazines comme V magazine et le Grazia britannique pour lesquels elle s’est laissée photographier nue. Devenue une véritable icône, Ashley Graham a inspiré le premier modèle de Barbie de la collection « curvy » de Mattel, une petite révolution dans le monde des poupées.
Elle a également animé Miss USA et Miss Univers durant deux années consécutives (2016 et 2017) et a été la juge officielle de l’émission America’s Next Top Model.
Son empire
Il faut reconnaître qu’elle a un capital sympathie qui ne laisse personne indifférent. Son profil Instagram compte plus de dix millions de followers, sa page Twitter en compte près de 330 000 et sa chaîne Youtube, qui porte son nom, connaît le même succès. Elle est une bonne communicante, a de l’humour, joue de ses rondeurs, s’affiche comme une femme épanouie. Ashley parle à la majorité des femmes américaines, tout simplement. Car, faut-il le rappeler, 70 % des femmes du pays de l’Oncle Sam font une taille 14 (l’équivalent du 46 français) ou plus – marché de plus de 20 milliards de dollars par an tout de même – selon Business of Fashion en octobre 2018. Ashley Graham a tout compris. Egérie de Marina Rinaldi entre autres et donnant régulièrement son nom aux collections capsules « plus-size » de marques canadiennes et américaines, le mannequin a également lancé sa propre collection de lingerie. Son nom ? Swimsuits for All, dont elle est l’égérie (cela va de soi), en collaboration avec la marque spécialisée dans les grandes tailles, Addition Elle.
C’est ainsi que ses émoluments de 2019 l’ont placée en tête des top-modèles les mieux payées en 2020, selon le magazine People With Money, devant Kendal Jenner, Gisele Bündchen, les sœurs Hadid et d’autres stars des podiums toutes parfaitement conformes aux canons habituels. Ashley Graham aurait amassé entre les mois de janvier 2019 et janvier 2020 la somme de 58 millions d’euros. On ne s’inquiète pas pour ses vieux jours.
Une femme accomplie et engagée
Malgré les nombreuses remarques qu’elle a pu essuyer concernant son poids durant sa carrière, elle s’accepte définitivement comme elle est et assume sa taille 46. Ce message incitant à s’accepter, elle le fait passer à travers l’association ALDA qu’elle a créée avec d’autres mannequins grande taille. Adepte du « body positive », le top model publie d’ailleurs sur les réseaux sociaux des photos d’elle volontairement non retouchées et avait déclaré lors d’une interview pour le magazine Glamour en 2015, qu’elle utilisait son corps afin que les autres Femmes « comprennent que les imperfections sont normales ». Une façon pour elle de plaider la cause des femmes qui n’acceptent pas leur image. Également, de rappeler aux marques qu’il existe un marché pour toutes les tailles. Les femmes rondes gardent leur siège à la table de l’industrie, pour ainsi dire.
La suite ?
Mariée à Justin Ervin depuis 2010, la belle a accouché de son premier enfant le 18 janvier dernier. Elle se concentre donc pour le moment sur sa vie de maman, mais devrait animer la deuxième saison de American Beauty Star, compétition autour du glamour et de la beauté en ligne sur Youtube.